Almodovar, l'insolent de la mancha

De la grande époque de la Movida de Madrid aux temps troubles contemporains, le cinéaste aura appris à tout oser. À confronter pulsions, drogues, sexualité débridée et créativité outrageuse, permettant l’éclosion d’un cinéma coloré et sans tabou. Devant la caméra du cinéaste, c’est une société espagnole enfin sortie des ténèbres qui s’est dessinée. Il a lutté contre les clichés, poussé les limites de la famille, pour que cette société devienne plus humaine et inclusive.

Le natif de La Mancha s’est toujours démarqué par sa liberté d’expression. Et malgré les succès commerciaux indéniables de ces dernières années, celui qui chantait encore hier des titres punks en bas résille, n’ignore pas le poids de la culture dans les luttes libertaires. Désormais âgé de 73 ans, l’homme de cinéma se veut également messager. Dans une Espagne rattrapée par son passé, comment son cinéma subversif peut-il inviter le pays à porter un nouveau regard sur son Histoire ? Comment cette insolence hors norme est-elle devenue au fil des décennies le symbole d’une liberté artistique qu’il faut désormais impérativement protéger ? 

Ce film jubilatoire de Catherine Ulmer Lopez, Almodovar l’insolent de la Mancha, relit la filmographie du cinéaste au gré des évolutions sociétales de l’Espagne contemporaine.