Entendez-nous, violences intrafamiliales en Polynésie

En Polynésie aussi, des drames familiaux peinent à se laisser observer dans l’univers clos du foyer.
Les chiffres des violences intra familiales interpellent ; rapportés à la même population, le territoire compte deux fois plus de victimes que dans l’hexagone.

Comment l’expliquer ?

Sur fond de détresse sociale, d’addiction, c’est par le récit poignant des victimes, mais aussi lors d'auditions d’auteurs de violences que nous pouvons en déchiffrer les contours, la complexité et parfois les absurdités. Des femmes polynésiennes engagées professionnellement dans la lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales nous ouvrent les portes de leur quotidien. En les suivant patiemment dans leurs actions sociales et juridiques, elles font de l’accompagnement lent une réelle prise en charge des victimes.
Wendy OTOMIMI, juriste à l’association Te rama Ora, Wendy Li Chao travailleuse sociale à l’association Emauta, et Vaitukuaki ALLAIN, psychologue, accompagnent ces victimes qui vivent un quotidien rempli de peur et de violences souvent répétées. Dans le livre de ces violences, des chapitres s’écrivent encore chaque jour. La force de ces témoignages, la puissance des scènes racontées, deviennent les moteurs de ces jeunes femmes engagées dans la lutte contre les violences.

Mais le documentaire de Laurence Generet, ne pouvait s’arrêter là, il fallait porter la caméra jusqu’aux auteurs même des violences. Karine Vincent, Major à la Brigade de la famille de la Police Nationale de Papeete, auditionne et prend en charge les auteurs de violences sur le district de Papeete et Pirae. Et sous son regard acéré, la parole des auteurs passe vite du déni aux aveux.

Un film documentaire de référence sur des drames familiaux qui se cachent à l’ombre des regards. Un film révélation d’une réalité sociétale qui enfin s’incarne dans des histoires personnelles. Un documentaire important pour porter un débat public sur des maux dont on tarde à trouver le remède, au Fenua comme ailleurs.