Les Vivants

Comment vivre sa jeunesse quand la perspective de la mort s’y invite ? A l’âge où les autres se rejoignent en terrasses, occupent les pistes de danse le samedi soir et partagent leurs rêves d’avenir, Marriah, Lucie, Jolann et Victorine reçoivent le diagnostic qui va changer leur vie. Si l’insouciance s’envole au !l des chimios et des biopsies, leur rage de vivre reste intacte. Ces quatre jeunes se servent des réseaux comme une arme pour dépasser leurs peurs et transcender leur combat contre le cancer. Entre réels Instagram et trends Tiktok, Les Vivants se veut la chronique d’une époque où la maladie des 18-30 ans s’expose publiquement. Où le cancer devient la base d’une communauté numérique qui s’entraide et se soutient.

Note d’intention
Hélène Lam Trong et Jérémy Bulté

"Ça leur est tombé dessus sans prévenir. Alors que tout commençait à peine : la liberté toute neuve, les sorties entre potes, l’autonomie, l’amour, le sexe, l’avenir qui s’ouvrait droit devant. Un jour, il y a eu cette petite boule, cette fatigue pas normale, cette douleur qui traîne ou cette démangeaison bizarre. Et sans prévenir, l’uppercut du diagnostic : C.A.N.C.E.R.

Marriah, Lucie, Jolann et Victorine sont à ce moment décisif de leur existence où ils construisent leur vie. Dans ce séisme, ils ont eu un même réflexe : raconter leur lutte contre le cancer sur les réseaux.

Cet instant si unique et paradoxal, où tout s’amplifie et tout s’écroule, ils ont choisi de le partager sur une plateforme, avec des milliers d’inconnus. Ils se racontent au jour le jour, comme pour un journal de bord et ils puisent dans leurs commu’ la force nécessaire au combat.

Les réseaux comblent un manque : les jeunes, ultra minoritaires parmi les victimes du cancer, n’ont quasiment aucun espace d’échange, de discussion, de soutien qui leur est dédié. Pourtant, affronter la maladie est une épreuve particulièrement terrible quand on a 20 ans.

Risquer de mourir à 20 ans, ce n’est juste pas tolérable. Alors non seulement on se bat. Mais on cherche partout des raisons d’espérer et d’y croire, de donner un sens à sa maladie. Et il y a un endroit où l’on trouve ça plus que partout ailleurs : les réseaux sociaux.

Avec leurs mots, leurs codes, Marriah, Lucie, Jolann et Victorine se racontent face A sur les réseaux et face B, à notre caméra. Ces deux récits parfois dissonants dessinent la réalité mal connue du cancer chez les 15-30 ans.Ils sont 1800 chaque année à développer une forme de cette maladie. La bonne nouvelle c’est que le taux de survie à cette âge avoisine les 75%. La mauvaise, c’est que ça fait quand même plus d’un mort par jour."